Témoignages

L’injustice de la vie m’a pris mon ami, mon alter ego, mon galgo…

Une rage sombre brûle en moi. 
En temps normal, on tolère, on modère, on met en place des filtres pour supporter la bêtise du quotidien. 
La disparition de Turner dans des circonstances aussi violentes a fait sauter pas mal de verrous. 
Je suis d’une rare intolérance et je m’en moque. 
Je suis une boule de haine, un monstre tapis dans l’ombre prêt à dévorer celui qui va passer à ma portée. 
Il y a d’un côté ceux qui élèvent des galgos en Espagne, qui les brutalisent, les séquestrent dans des lieux immondes et s’en débarrassent sans aucun état d’âme quand ça leur passe par la tête. 
Et puis il y a les comme moi, qui les adoptent, qui les observent, qui les respectent, qui leur laissent le temps de venir… petit à petit… tout doucement. 
Et puis un jour, on ne s’en rend pas compte, mais il y a la naissance d’un lien. 
Un lien d’amitié, un lien à la vie à la mort, qui est donné par un être qui avait toutes les raisons de ne plus jamais le donner. 
Tout devient alors naturel. Fini, le harnais trois points. Fini les laisses. Fini les portails fermés. 
Cet être fait tellement parti du paysage, qu’il a juste à être là pour que toute la famille trouve son équilibre. 
Il glisse ses pas dans les miens, il soupire d’aise sur son canapé ou alors de contrariété quand la télé est trop forte à son goût.
Il est discret et délicat. Il ne fait pas de bruit, mais ne rate rien de ce que je fais. 
Il connait l’heure de la sortie de la meute, meute dont il a pris les commandes d’une main de maître et dont il est devenu le seigneur.

L’injustice de la vie m’a pris mon ami, mon alter ego, mon galgo.

Je vous vomis tous, vous qui les maltraitez. 
Je vous déteste du plus profond de mon être, vous qui abandonnez vos chien pour des vacances. 
Je vous emmerde tous les mushers qui placent des chiens parce qu’ils ne vont pas assez vite, ou qu’ils ne sont pas comme ci ou pas comme ça.
Je suis méprisant envers tout ceux qui sont incapables de sensibilité et qui pourraient penser que c’est beaucoup d’histoires, juste pour un chien.

Le fossé se creuse à nouveau. La vie me conduit à faire du tri sans cesse et je n’ai plus aucune retenue pour rayer de la carte les abrutis sans coeur, incapables ne serait-ce même que d’imaginer qu’un animal puisse être intelligent et sensible.

J’ai mal les amis. Mais ça va passer. Mais ça va passer…..

Texte écrit par Alain adoptant de Turner tragiquement décédé

37 réflexions sur “L’injustice de la vie m’a pris mon ami, mon alter ego, mon galgo…

  • Chantal

    Le 10 août nous avons du faire euthanasier notre whippet qui avait 9ans et 2 mois.Il était cardiaque et beaucoup de problèmes.Le veto ne pouvait plus rien pour lui.Depuis je n’arrête pas de pleurer.Je le vois et l’entends sans arret. Je comprends votre douleur et la partage.Courage a vous et votre famille.

  • Celeste ROSA

    Mon commentaire ne pourra attenuer votre douleur, ni vous soulager. Je suis moi aussi atterrée et horrifiée par toutes ces atrocités que l’on fait subir a nos petits compagnons.
    Je ne sais pas ce qui est arrivé a votre petit Loulou, je suis tellement triste pour vous. Je vous souhaite beaucoup de courage.
    Que Turner repose en paix.

  • Monique Aufrere

    Je comprends et partage tous vos mots. Si j’avais ce pouvoir, je les ferais graver en m*lettres géantes , en lettres de feu , de sang et de larmes sur une pierre dressée comme une stèle au(dessus du dernier trou noir où l’univers à l’agonie rendra son dernier souffle, en souvenir ultime d’une voix humaine et qui pleure son chien. Pour mémoire. Avec toute mon affectueuse solidarité.

  • VERBOIS Sylvie

    Un véritable cri du cœur, un profond cri de douleur du plus profond de vos entrailles, un véritable cri d’amour! Je n’ai pas de mots pour mettre sur votre souffrance mais je partage votre chagrin. Alain vous êtes une belle personne. Respect.

  • Pleurer, allez y, pleurer. Le douleur est là oui, forte, violente et malgré tout pleurer permet de vider la rage, la peine, la colère…
    Je ne peux être que l’épaule sur laquelle vous pouvez pleurer et…. pleure avec vous en silence sans un mot. Les mots sont inutiles.

  • Claude de NYONS

    Que dire de plus…que le temps fera son œuvre et la douleur s’apaisera ,un peu, que d’autres compagnons aideront , à leur façon,….Je sais, comme beaucoup d’entre nous,que ce n’est pas tout à fait vrai et que le moindre souvenir ravive cette souffrance,ce manque,ce sentiment d’injustice…Ayant moi même connu la tragédie avec ma première Galga,…une course folle,une glissade sur l’herbe mouillée et un empalement sur une branche morte…elle n’avait que quinze mois et toute la vie devant elle!!!! Le sentiment de culpabilité ajoute encore à la souffrance. Mes deux galgas, et mon galgo Noël nous aident à penser à elle plus sereinement… Nous pensons à vous ,Monsieur Alain .

    • Brigitte

      Courage mon ami…ayant moi même perdu deux galgas, je partage votre douleur.

  • Tout comme vous j’ai très fréquemment honte d’appartenir au genre humain. Humanité quelle ironie !! Je ne la trouve pas dans la plupart des gens que je rencontre. Ils me prennent tous pour une folle avec mes trois chiens plus la 4ème que je garde pour une personne âgée. J’ai répondu à un post sur Facebook qui demandait : avec qui vous êtes heureux même sans rien faire ?
    Mes chiens !! Et oui pour moi ce sont des personnes. Courage dans cette épreuve, d’autres que vous vous comprennent.

  • Jouves

    Mais qu’ est il arrivé à votre Turner? Je suis effondrée en vous lisant et toute votre rage, votre haine, vos émotions, tout tout absolument tout j ai envie de crier aussi ces mots si justes, comment se remettre, c est dur, je suis si triste pour Turner, pour vous et les vôtres.

  • Ainie-Bonifacio

    Le titre à lui seul me fait pleurer…
    Ces chiens sont d’une tellement grande sensibilité que je ne comprends pas comment on peut les meurtrir autant…
    Ma Galga, avait dans ses yeux la terreur de l’homme.
    La souffrance de ces chiens, et de tous les animaux m’est insupportable !
    Je vis avec ce poids , ce mal qu’ils ressentent…ça me bouffe, ça pourrit ma vie, ma conscience.
    Je suis en colère contre ces fumiers de chasseurs, contre les toréros,….
    Et contre les lâches de politiques qui s’en moquent.
    Colère, haine, larmes et tristesse sont mon quotidien…
    Je hais l’être humain…malheureusement
    Lui seul est capable de telles horreurs
    Courage à vous.
    Je n’ai pas fini de verser des larmes pour nos amours les animaux… j’en verse aussi pour votre compagnon…????

    • Il n’y a pas de mot qui puisse vous réconforter dans de tels atroces moments . Juste peut être de vous dire que j’ai pu pleurer de voir la terreur dans les yeux de Menchu et dans son corps tout tremblant quand je voulais la caresser imaginant ce qui pouvait lui avoir Été fait même si je sais que je suis sûrement bien en dessous de la vérité car je suis bien incapable d imaginer un scénario de barbarie. Bref tout ceci pour vous dire que vous n êtes pas seul dans ce monde de brutes
      à revendiquer que la douceur peut aussi être un mode de vie. En tout cas je le revendique ce mode de vie car cela me fait beaucoup de bien. Aria mon autre podenca rejetée car sourde totale n a visiblement pas eu le temps de subir. C’est une usine à bisous et je me prive pas !!! Elle est une vraie princesse de délicatesse de douceur comme les lévriers sont. Ce sont de vrais seigneurs. Alors oui j imagine un peu votre état émotionnel qui sera le mien si la mort vient frapper à ma porte un jour. Nous sommes là cette poignée de gens privilégiés qui savent goûter la Vie avec nos êtres exceptionnels que nous avons rencontré pour un bonheur partagé ultime… Salutations respectueuses Monsieur.

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