Les bla-bla

Les blablas de la présidente d’LSF / Et si je vous parlais de mes galgos traumas…

J’ai eu beaucoup de chiens dans ma vie, j’en ai encore beaucoup et je crois pouvoir dire que je n’en ai jamais vraiment choisi un. Ils sont arrivés chez moi comme des cheveux sur la soupe et j’ai gardé ceux que les autres ne voulaient pas, des retours, des traumas que j’ai pris en accueil et qui n’ont pas trouvé preneurs. J’ai toujours été attirée par les plus nécessiteux, les traumas, les malades, les vieux, les cassés, les handicapés , j’ai une sensibilité exacerbée .

Ma première galga, je ne l’avais même pas vue en photo, ça s’est fait très vite sur un parking d’autoroute, sans visite de contrôle, sans test chats, deux jours après avoir fait ma demande d’adoption, j’allais la chercher avec mon mari près de Lyon.

C’était comme ça il y a 15 ans, c’est comme ça qu’on adoptait et c’était la seule photo que j’avais d’elle.

Ma deuxième, je l’ai récupérée moi-même dans une perrera en Espagne,

elle n’avait que la peau sur les os et ce fût un combat sans merci pour qu’elle vive. Je la trouvais très belle, pour moi c’était la plus belle mais en fait, je me suis aperçue par la suite en en voyant d’autres, qu’elle était un chouia croisée…

Je ne vais pas tous vous les énumérer, mais comment ne pas vous parler d’ISA et de YUYU, deux grands traumas arrivés ensemble en 2009. Deux galgos qui sortaient d’El Cuervo, un terrible sauvetage à l’époque.

Yuyu revenu d’adoption et d’accueil 2 fois ou 3 fois je ne sais plus, un vrai sauvage, il était indomptable, il ne supportait ni collier, ni laisse, il arrachait tout et se débattait comme un fauve, j’ai tout tenté puis un jour j’ai laissé tomber, j’ai compris qu’il devait vivre libre. Il a 15 ans maintenant, c’est un petit vieux.

Isa, mon Dieu, pire trauma qu’elle ce n’est pas possible, cette chienne a subi de terribles sévices et elle est restée marquée toute sa vie. Nous ne pouvions pas la toucher, elle mordait pour se défendre. La première fois que j’ai pu enfin la caresser, c’est quand elle est morte et j’avais encore peur qu’elle me morde. Ceux qui l’ont connue le savent, pas de colliers, pas de laisse mais la liberté. La nuit elle se mettait à aboyer alors je me levais et je me rendormais en face d’elle sur le canapé, c’était sa façon à elle de me faire comprendre qu’elle m’aimait et qu’elle avait besoin de moi. J’ai sacrifié 10 ans de ma vie pour elle, si c’était à refaire je ne sais pas si je le referais…

Puis les autres, Thelma renommée Petit bec, une ancienne reproductrice qui avait été passée à tabac : crâne défoncé, mâchoire cassée, plus de dents…. une grande timide qui a pris ses marques doucement mais sûrement. Non elle n’est pas câline, elle n’aime pas trop le contact de la main alors je lui fous la paix.

Et Shadow, ma Shadow, oh là là pareil, qu’est ce qu’elle a pu endurer cette galga, elle est vieille maintenant et cela ne fait qu’un an qu’elle n’a presque plus peur de mon mari. Il y a eu un déclic, je ne sais pas lequel, un jour je l’ai vue derrière moi dans la cuisine, je n’en revenais pas, et puis à partir de ce moment là, je l’ai attrapée dans le pré. Pourquoi ? Ne me le demandez pas, je ne sais pas mais elle y a mis le temps.

Et Miranda la sauvageonne, personne n’aurait parié qu’un jour elle deviendrait une podenca tout à fait normale et demandeuse de câlins. C’est incroyable, elle qui est restée planqué toute une année sous mon bureau, personne ne pouvait l’approcher, ni la toucher. Aujourd’hui elle profite de la vie comme une gamine qui découvre tout, qui l’eût cru ? Personne….

Il y en a eu et il y en a d’autres, je ne vais pas tous les énumérer aujourd’hui …

Nana ma petite Handicapée

Norit ma petite aveugle

Juste Merry la dernière, que j’ai gardée parce que je n’avais guère d’autre choix, une très grande trauma que beaucoup considérait comme irrécupérable et bien elle est ma fierté et ma victoire. Elle se donne corps et âme à moi, chaque jour je la vois différente, elle s’ouvre comme une fleur, bien sûr parfois elle se referme et je ne sais pas pourquoi, mais je n’y prête aucune attention, c’est comme ça avec les traumas, un pas en avant, deux pas en arrière.

Il n’y a rien d’impossible avec les traumas, il faut juste avoir envie de faire un peu don de soi.

12 réflexions sur “Les blablas de la présidente d’LSF / Et si je vous parlais de mes galgos traumas…

  • Corinne Ruiz

    Grand respect pour vous , quel abnégation , vous êtes une grande Dame .

  • Marion DiMarco

    Chapeau 🙏

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