Témoignages

Le témoignage de Pascale / Une famille… presque comme les autres…

            La première de la bande, c’est Bianca, adoptée à la Spa, qui aura bientôt 9 ans. Une bourrique noire, une otarie qui nous en a fait voir de toutes les couleurs mais qui s’est assagie avec l’âge. Désormais, elle ne voit plus l’utilité d’exprimer ouvertement aux gens qu’elle ne peut pas sentir son humeur. Elle garde ça pour elle, mais je vois, moi, à son œil, qu’elle n’en pense pas moins ! Au fond on se ressemble assez elle et moi…

            Ensuite , il y a Jasmin. C’est le seul de la bande qui n’a pas été adopté. C’est le seul aussi que j’ai eu chiot. C’est le seul, du coup, qui soit un sale gosse pourri gâté, qui n’a jamais connu la mouise, et c’est tant mieux. Avoir un dalmatien était un rêve de gosse. Il est l’incarnation de mon enfance.

            Et puis, il n’y a pas FRIDA non… mais … il y a… tout d’abord Lélia.  Kaelia, elle s’appelait Kaelia la première fois que je l’ai rencontrée.

            Ma première galga, adoptée en janvier 2019. 

            Je venais de perdre mon Bandit, un ancien chien de SDF que j’avais adopté. Moi je ne sais pas quoi faire de mon chagrin quand ils s’en vont mes animaux, j’en ai tellement tout plein la panse, la gorge, la tête, que je tourne en rond, silencieusement, et comme je ne sais pas quoi faire de toute cette grisaille, cette tristesse qui gangrène les moindres jolies choses, et bien j’en fais une grosse balle rebondissante, et de la joie à venir, en barre, pour un autre loulou, mais un qu’en a besoin bien sûr, sinon, ça n’a pas de sens.

            Le calvaire des galgos, je m’en souviens, m’a sauté à la gorge il y a plus de vingt ans lors d’un reportage de l’émission «trente millions d’amis». Je me souviens des larmes, oui, des sanglots d’impuissance et de haine face à ces chiens pendus, des petits corps prostrés qui tournaient sur eux-mêmes comme des mobiles d’enfant… Une image qui m’a hantée longtemps. Qui me hante en fait tout le temps.

            Alors cette fois-là, je me suis dit, tiens c’est le moment… Il y avait eu d’autres sauvetages, d’autres adoptions entre temps, mais, cette fois là, vingt ans après, je me suis dit, il est temps de faire quelque chose pour un galgo. Une galga en l’occurrence.

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            Lélia, ma crème, ma drôlette, que j’ai aimée de suite en photo, comme dans «marié(e)s au premier regard», que je suis allée chercher loin de chez moi, moi qui n’aime pas rouler, qui n’ai aucun sens de l’orientation, qui suis un peu phobique des longs trajets…

            J’ai mis mon réveil à 6h,  et je suis partie seule, un vendredi, mon jour de congé, j’ai tracé vers elle en pensant très fort à Bandit, en faisant la paix avec ma peine, et c’est bien là la première preuve d’amour que je pouvais lui donner. La première parce que depuis, je lui dis tous les jours que je l’aime.

  Seulement voilà… En discutant avec Elisabeth, en lisant les articles d’Odile, je n’ai pas pu m’arrêter là… Il y avait en moi quelque chose encore à combler : ma Lélia a joué les ambassadrices, et cette fois-ci, quelques mois plus tard, j’ai voulu faire un sauvetage.

            Lélia est sociable, tranquille, parfaite (à part les cratères qu’elle fait dans le jardin, elle a peu de défauts ma douce).

            Cette deuxième adoption devait donc permettre à une louloute moins chanceuse sur le papier de nous rejoindre.

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            C’est donc «Carlota» que j’ai renommée Moïra qui est venue agrandir la famille. Cette fois-ci je suis allée la chercher à Villette. Noire, squelettique et très craintive, c’est comme ça qu’elle m’est apparue dans son enclos, et, je dois avouer aujourd’hui que je l’avais confondue au départ avec une autre noiraude, bien plus sociable…

             Quand je me suis rendu compte de la méprise, dois-je avouer que j’ai eu un peu peur ? Oui.

            Je suis revenue avec Elisabeth et Stéphanie, calée à l’arrière entre elle et la petite podenca qui allait en accueil, et je me souviens de cette obstination terrorisée à me tourner le dos, à ne pas vouloir croiser mon regard. Mon petit bout de charbon noir. J’avoue aujourd’hui que je me suis demandé ce que j’allais bien pouvoir faire de toi.

            Et puis, les jours ont passé, je suis plutôt du genre à ne pas brusquer, je suis confiante, naturellement, mais envers vous seulement. Tu as mis, pris, du temps.

            Tout n’est pas encore réglé, mais cette histoire d’amour que l’on vit toutes les deux, madre de dios !!!!! Une dinguerie. Tu adores les bisous, les câlins, être enlacée, fort, fourrer ta tête dans mon cou, me suivre partout, t’allonger sur le dos, faire la folle dans le jardin.

            Evidemment, c’est juste avec moi (j’en tire un plaisir bête et égoïste d’humaine), mais tu aimes aussi ton papa et tes petits frères humains, à ta manière, et dans nos balades collectives en forêt, tu commences à t’ouvrir aux gens que tu fréquentes souvent. Moïra donc, mon amour.

            Tout cela pourrait prendre fin ici…

            Mais c’est en Juillet que Mika, mon conjoint, qui a toujours eu un gros coup de cœur pour Nils qu’on voyait stagner sur la toile depuis un sacré bout de temps, décide de lui donner sa chance…

            On nous prévient, il est particulier, atypique, grand trauma, mais aussi (et merci LSF) on nous fait confiance.

            Au tour de Mika de mettre son réveil à 6h, et lui non plus n’aime pas les longs trajets, ni rouler, pour aller chercher l’élu, chez Chantal.

            Le grand Nils, Ratatouille, La Sauterelle, Niquedouille, a débarqué chez nous cet été avec tout son passif mais aussi tout le travail qui avait déjà été accompli par la FBM, par LSF, par Chantal. Et c’est une réussite.

            On peut pas dire pourquoi, ça a marché très vite, et c’est de mieux en mieux.

            C’est un peu comme si on se connaissait déjà en fait avec Nils, un truc un peu mystique qui fait qu’il a posé ses pattes-là en sachant que ce serait la dernière fois.

            C’est un peu magique avec les chiens des fois… faut se laisser faire… et savoir que c’est merveilleux.

            Il progresse de jour en jour, notamment durant ce confinement, il est très affectueux, même s’il baisse toujours la tête pour se faire caresser (j’ai beau lui jurer qu’ici il peut la lever haut la tête et même me dire merde, y’a rien à faire), collant, mais aussi, et c’est plus inattendu, joyeux, drôle, tyrannique !!

            Il y a, toujours, quelque part, un chien qui nous ressemble, avec qui ça va marcher, même quand cela semble incongru.

            Je vous passe l’histoire des 6 chats qui vivent également avec nous, Lizzy, Jupiter, Pyrrhus, adoptés à la SPA, Gatsby et Vernon, adoptés en assos et Sweeney, une vieille bengale retraitée d’élevage…

           Une famille, une grande famille oui, et qu’on soit pas dans les clous, ben on s’en fout, on est heureux ensemble, dans notre différence.

            Elisabeth m’a proposé d’écrire ce récit qui, je l’espère n’était pas trop ennuyeux. Je la remercie ici publiquement, ainsi qu’Odile et toute l’équipe de LSF pour ce bonheur qu’elles-ils permettent.

            Une petite histoire dans la grande histoire des galgos sauvés par l’association. Mais c’est la nôtre : ) .

Merci Pascale pour ce beau témoignage

Si vous aussi vous désirez raconter votre histoire d’amour , n’hésitez pas à m’envoyer vos textes accompagnés de vos photos à : directionlsf.international@gmail.com

( Surtout ne perdez pas patience, tous les témoignages seront publiés mais cette rubrique est victime de son succès et il y a une longue file d’attente )

Si vous désirez adopter un Galgo ou un Podenco, n’hésitez pas à consulter le site de Lévriers sans Frontières et à remplir un formulaire de demande d’adoption. Dès réception nous vous contacterons.

https://www.levriers-sans-frontieres.com/

18 réflexions sur “Le témoignage de Pascale / Une famille… presque comme les autres…

  • Peresson

    Pourquoi ses chiens sont-ils martyrisés quand il ne court plus ?
    Si on veut les protéger, il faut répertorier les maîtres des qu’ils ont un petit
    Par exemple lors de l’introduction de la puce par le vétérinaire et que ça soit obligatoire ….
    Les maîtres listés pourraient se faire contrôler par les vétérinaires ou autres …. en plus il doit y avoir un âge moyen dans les abandons
    Pour protéger les animaux il faut se donner les moyens du contrôle

  • Merci à tous pour vos gentils messages qui me vont droit au coeur : ) .

  • Merci à toi Pascale pour ce magnifique témoignage. Malgré la noirceur de la situation des galgos, par tes mots tu as le don de nous transformer tout cela, en histoire joyeuse, gaie, on te suit comme si on partait dans un conte qui finit toujours bien. Et oui, chez toi, Pascale, ça finit toujours bien avec les animaux car l’amour et le respect sont là. Dans ton coeur, dans ta maison, dans tes mots, l’amour est partout. Nils a été en accueil chez moi, pendant 5 mois 1/2, un vrai grand craintif, et une réelle angoisse quand Mika est venu le chercher. Comment allait il à nouveau surmonter ce changement ? J’ai suivi toute son évolution sur FB, et savoir qu’aujourd’hui il devient joyeux c’est un bonheur immense. C’est le plus beau des remerciements qui existe de les savoir heureux et aussi d’avoir le plaisir de connaitre des personnes comme toi. Tout simplement, voilà la raison d’être d’une famille d’accueil.

  • Elisa LSF80

    Merci Pascale et Mika pour tout l’amour que vous donnez à vos compagnons à 4 pattes que ce soit les loulous où les chats.
    J’espère qu’on pourra se revoir bientôt

  • GAERING Liliane

    Encore une très belle histoire…merci au confinement…
    Moi également j’ai beau dire à Elisa qu’elle peut tranquillement relever sa tête…rien n’y fait…et pourtant elle n’est pas soumise.
    Continuez tous de nous envoyer vos belles histoires que nous attendons avec impatience tous les jours…
    Prenez tous soin de vous…et de vos loulous.

  • Gaultier

    Re bonjour! ! Je regarde de temps en temps les loulous a adopté, et j’y vois bonie and clyde n étaient ils pas en cours d’adoption?

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